Human PapillomaVirus (HPV) dépistage et vaccination
Human PapillomaVirus (HPV) est une infection sexuellement transmissible qui peut être la cause de cancers du col de l’utérus.
- Un cancer met en général plus de 15 ans à se développer à partir de l’infection par le papillomavirus.
- Différents types de papillomavirus (environ 200) existent et ils ne vont pas tous causer, par la suite, un cancer. Certains peuvent entraîner des verrues (condylomes) sur la vulve, l’anus, le col de l’utérus… Il s’agit de lésions bénignes.
- En revanche, d’autres types de papillomavirus peuvent causer des lésions qui peuvent évoluer en cancer. Celles-ci sont asymptomatiques, d’où l’intérêt des frottis réguliers.
Le dépistage du HPV (recommandations HAS juillet 2019)
- Le frottis (examen cytologique) : analyse des cellules du col de l’utérus pour détecter précocement la présence de cellules anormales et de cellules précancéreuses qui pourraient évoluer en lésions cancéreuses.
- Le test HPV : méthode de détection moléculaire qui permet la détection des acides nucléiques des génotypes d’HPV à haut risque
- Entre 25 et 30 ans, le dépistage du cancer du col de l’utérus reste fondé sur la réalisation de deux frottis à un an d’intervalle, puis 3 ans après si le résultat des deux premiers est normal (si anomalie, le test HPV sera fait)
- A partir de 30 ans, le test HPV remplace le frottis en dépistage primaire de cancer du col de l’utérus. Le test HPV sera réalisé 3 ans après le dernier frottis dont le résultat était normal. Le rythme entre deux dépistages par test HPV est de 5 ans, dès lors que le résultat du test est négatif. Si positif, un frottis sera réalisé.
Les experts recommandent de faire un dépistage régulier à partir de 25 ans et jusqu’à 75 ans.
Si anomalie, on va procéder à une colposcopie.
C’est un examen du col à l’aide d’une loupe et d’une solution qui va changer de couleur en fonction des modifications de la muqueuse, pour délimiter la zone atteinte.
On va ensuite réaliser une biopsie, c’est-à-dire prélever de petits fragments du col qui seront analysés en laboratoire.
Les traitements possibles
Si les résultats de la biopsie reviennent anormaux, il est possible de subir une opération du col de l’utérus.
- Dans le cas des lésions de haut grade, on fera une conisation, c’est-à-dire un prélèvement de la partie du col où se trouvent les lésions. Colposcopie de contrôle pratiquée quelques mois après.
- En cas de lésions légères, on peut traiter les condylomes, situés sur le périnée externe avec une crème qui va les brûler. Pour les condylomes situés en interne, on pratiquera du laser.
La meilleure des armes :
la vaccination !
La vaccination contre les papillomavirus humains permet de prévenir les infections par les papillomavirus les plus fréquents, responsables, chez la femme, de 70 à 90 % des cancers du col de l’utérus.
La vaccination renforce les mesures de prévention mais ne s’y substitue pas. En effet, la vaccination ne protège ni contre tous les cancers du col de l’utérus ni contre toutes les lésions précancéreuses. Donc, même vaccinées, les femmes doivent bénéficier du dépistage en réalisant un frottis ou un test HPV selon les recommandations en vigueur.
Le vaccin est recommandé pour toutes les jeunes filles et également tous les garçons âgés de 11 à 14 ans révolus.
Le vaccin est d’autant plus efficace que les jeunes filles et les jeunes garçons n’ont pas encore été exposés au risque d’infection par le Human PapillomaVirus.
En rattrapage, le vaccin est recommandé pour les personnes des deux sexes de 15 à 19 ans révolus non encore vaccinées.
La vaccination HPV est recommandée pour les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, jusqu’à l’âge de 26 ans révolus en prévention des lésions précancéreuses anales, des cancers anaux et des condylomes.
Deux vaccins sont utilisables :
- un vaccin bivalent (qui protège contre les virus de types 16,18) : Cervarix® ;
- un vaccin nonavalent (qui protège en plus contre les virus de type 31, 33, 45, 52 et 58) : Gardasil 9®.
Les vaccins ne sont pas interchangeables et toute vaccination initiée avec l’un d’eux doit être achevée avec le même vaccin.
Le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) recommande que toute nouvelle vaccination soit initiée avec le vaccin Gardasil® 9 pour les personnes non antérieurement vaccinées.
Ce vaccin protège contre les infections dues aux Human PapillomaVirus de type 16, 18, 31, 33, 45, 52 et 58, qui sont en cause dans 90 % des cancers du col de l’utérus, 80 % des cancers de l’anus et 90 % des verrues anogénitales (condylomes).
Vaccination avec Gardasil 9®
Le schéma vaccinal pour le Gardasil 9® est adapté à la personne concernée :
- pour les jeunes filles et garçons âgés de 11 à 14 ans révolus, la vaccination se déroule en 2 injections espacées de 6 à 13 mois ;
- pour les filles et garçons âgés de 15 à 19 ans révolus, 3 injections sont nécessaires. La 2e injection a lieu 2 mois après la 1re et la 3e est faite 6 mois après la 1re ;
- pour les hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes, jusqu’à 26 ans révolus : 3 doses sont administrées. La 2e dose a lieu 2 mois après la 1re et la 3e dose a lieu 6 mois après la 1re.
Vaccination avec Cervarix ®
Le vaccin bivalent Cervarix® est utilisé uniquement chez les filles, si le schéma vaccinal a été initié avec ce vaccin.
Le schéma vaccinal pour le Cervarix® dépend de l’âge :
- pour les jeunes filles âgées de 11 à 14 ans révolus : la vaccination se déroule en 2 injections espacées de 6 mois ;
- pour les jeunes filles âgées de 15 à 19 ans révolus, 3 doses sont administrées. La 2e dose a lieu 1 mois après la 1re et la 3e dose a lieu 6 mois après la 1re.