Spatule, ventouse ou forceps : une aide instrumentale par voie basse
Même si leur évocation peut parfois faire peur, ces instruments permettent pourtant de faciliter l’arrivée de bébé par voie basse. Il est donc important de démystifier ces pratiques et de bien comprendre leurs indications.
Les différentes aides instrumentales
Aujourd’hui, en obstétrique, il y a trois types d’instruments utilisés s’il faut accélérer l’accouchement par voie basse une fois le bébé engagé dans le bassin.
Ils sont utilisés à la fin du travail si la mère rencontre un problème avec ses contractions, qu’elle n’arrive plus à pousser, que le bébé est en souffrance (son rythme cardiaque présente des anomalies) ou si la tête ne progresse pas bien une fois engagée dans le bassin.
- La ventouse (vacuum ou ventouse suction cup en anglais) : Un instrument qui permet de fléchir la tête du bébé pour passer sous la symphyse pubienne (partie antérieure du bassin). L’instrument ne permet pas de tirer, mais de modifier la position de la tête du bébé. Si la tête n’est pas assez fléchie, la maman aura beau pousser, le bébé ne passera pas.
- Les forceps : ils sont constitués de deux grandes pinces et permettent d’attraper la tête du bébé.
- Les spatules (ou cuillères) : Ils permettent de faire de la place en écartant le vagin (partie molle) de la mère. La différence entre forceps et spatules réside dans le fait que les forceps sont accrochés entre eux et croisés sur un axe, tandis que les spatules sont parallèles.
Ces instruments ne peuvent pas s’utiliser lorsque le bébé est en siège car on ne peut pas attraper le bébé.
Ventouses, spatules et forceps sont utilisés pour 12% des accouchements par voie basse qui s’annoncent difficiles. Il arrive qu’ils soient utilisés également au bloc opératoire dans certains cas au cours d’une césarienne.
Des risques pour le bébé ?
S’ils peuvent être impressionnants, ces instruments ne présentent pas de risques particuliers pour la mère et l’enfant. Leur choix est, la plupart du temps, fait en fonction des habitudes du praticien.
La ventouse est l’instrument le plus utilisé (43% des accouchements avec extraction instrumentale) actuellement. Elle peut ensuite entraîner l’apparition d’une petite bosse sur le haut du crâne du nourrisson à l’endroit où la ventouse a été placée. Mais celle-ci disparaît très rapidement.
Les spatules et forceps peuvent laisser une petite trace sur la joue du bébé mais, comme pour la ventouse, elle va rapidement disparaître.
Épisiotomie et déchirure
Le recours aux forceps ou aux spatules va servir à écarter et faciliter le passage du bébé. Si la femme n’a pas reçu de péridurale, on peut lui administrer une anesthésie locale.
Le risque le plus fréquent est la déchirure. C’est pour éviter une déchirure importante que le personnel médical peut préférer faire une épisiotomie.
Il n’y a pas de consentement concernant leur utilisation car l’extraction par forceps survient dans une situation d’urgence. Il n’y a donc pas le temps de faire signer un accord. C’est pourquoi il est si important d’en avoir entendu parler avant et de s’être préparée à cette éventualité.
L’après accouchement avec forceps, ventouses ou spatules
Si l’utilisation des instruments entraîne une déchirure ou une épisiotomie, il faut être attentif, durant les suites de couches, à la cicatrisation.
L’ostéopathie est recommandée par les spécialistes après l’utilisation des instruments d’extraction pour aider à resserrer le bassin. Cela peut aussi être utile pour le bébé.